Mettre en oeuvre la démarche: points de vigilance
introduire un diaporama - le frontal inversé - la dérive techniciste - une centration sur les technologies - la dérive chronophagique pour les enseignants - la désincarnation du cours - la perte de sens pédagogique, l'absence de projet pédagogique - un projet non partagé - la monotonie dématérialisée ou distanciée - l'accroissement des fractures scolaires dans la classe - le non accompagnement des élèves - l'absence de réflexion didactique préalable - les fractures multiples : pédagogiques - techniques - culturelle - vers une "gamification" de l'acte pédagogique -
- La classe inversée et ses limites :
La classe inversée ne constitue nullement une panacée pour réduire une fracture scolaire, culturelle en dehors de l’école. Cette parole magistrale est encore nécessaire, elle aide à former les élèves à « l’écoute attentive ». La classe inversée doit donc accompagner, compléter les apprentissages. Le vrai intérêt de la classe inversé est d’utiliser les ressources numériques afin de consacrer ensuite du temps à l’élève dans le cadre d’un accompagnement individualisé ou en petit groupe dans le cadre d’une gestion de projet.
En allant plus loin, il apparaît que la classe inversée, au niveau pédagogique, ne semble pas clarifier la relation des élèves aux savoirs et aux apprentissages. Mise en œuvre de façon non raisonnée, on pourrait en effet s’acheminer vers un enseignement frontal à distance. Pour éviter une telle dérive, la solution est de l’insérer dans le cadre d’un projet.
Malgré les points de vue dithyrambique à l’égard de cette pédagogie, de nombreux points restent à explorer et éclaircir. Les obstacles sont encore nombreux. Le modèle de classe inversée n’est pas une simple individualisation de l’apprentissage. Il ne se résume pas à mettre des cours en ligne. C’est toute une réorganisation de l’espace-temps de la salle de classe et du collège - en lien avec l’apport des technologies numériques – qu’il faut repenser. Ce format pédagogique ne déprécie pas le temps de classe en présentiel. Celui-ci est au contraire renforce les interactions entre l’enseignant et les élèves. Celui-ci devient plus actif. Il est plus motivé et interagit avec le groupe. Il se sent moins seul dans son apprentissage et l’enseignant peut rapidement détecter les difficultés pour y remédier.
L’aménagement des établissements doit alors être pensé pour que les élèves aient accès, en dehors du CDI, pendant les heures de repas ou de permanence, à des postes informatiques répartis dans l’ensemble de l’établissement. Le format des apprentissages mobiles et dématérialisés doit également être adapté. Les capsules ne doivent pas être trop longues, uniformes, ni trop complexes au risque de perdre l’élève. Cette pédagogie ne doit pas être un substitut de l’enseignant. Enfin, la classe inversée ne doit pas devenir la seule méthode pédagogique utilisée par les enseignants : elle ne remplace pas la mise en place de situations de recherche ou la structuration des apprentissages en classe de façon collégiale. Cela demande en revanche du travail personnel important à l’élève. Évidemment, cette partie transmissive doit être bien construite pour que l’élève prenne plaisir à travailler. Dans une seconde étape, ce type d’apprentissage doit ouvrir sur de nouvelles formes d’évaluation qui restent à déterminer.